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Adele Ponzoni sur la piste de thérapies

Dernière mise à jour : 24 mai 2022

Le projet Capstone, piloté par une chimiste lilloise, vise à comprendre les maladies auto-immunes afin de trouver de nouveaux traitements. Ce consortium mêle des scientifiques de plusieurs disciplines et quinze doctorants. Nous avons rencontré l’une d'elles, Adele Ponzoni.


Article écrit par Pierre Lalanne & Sophie Vanel

Podcasts réalisés par Marie Nidiau et Mathilde Picard


Diabète de type 1, sclérose en plaques, psoriasis… Qualifiées “d’auto-immunes”, ces maladies touchent jusqu’à 5 millions de Français. À l’Institut Pasteur de Lille, l’équipe du Pr Rebecca Deprez pilote un projet européen qui ambitionne de trouver de nouveaux traitements contre ces troubles.


À ce jour, il n’existe pas de remèdes efficaces aux maladies auto-immunes. Les traitements ne font que freiner leur évolution. Notamment parce que ces maladies sont très complexes et provoquées par une défaillance du système immunitaire. Censées protéger le corps des agents pathogènes extérieurs, les cellules de l’immunité peuvent se mettre à attaquer certains composants naturels de l’organisme : les défenses immunitaires. Elles travaillent alors trop et ne font plus la différence entre le “soi” et le “non-soi”. Par exemple, dans le cas d’un diabète de type 1, les cellules du pancréas sont détruites et les patients doivent se faire des injections quotidiennes d’insuline pour réguler leur glycémie.


Adele Ponzoni. Crédits : Marie Nidiau


Comprendre l’effet d’une molécule sur un organisme malade


Nommé Capstone, le projet d’origine lilloise rassemble une dizaine de partenaires à travers l’Europe. Leur objectif est de mieux comprendre un des mécanismes biologiques communs à toutes les maladies auto-immunes. Mieux comprendre ce mécanisme, c’est pouvoir imaginer de nouveaux médicaments pour le déjouer : fabriquer une clef adaptée à la serrure qui garde la maladie.





Tandis que certains développent ces nouvelles molécules, d’autres les testent sur des cellules malades ou sur des organismes animaux. Originaire d’Italie, Adele Ponzoni veut comprendre l’effet qu’ont des molécules thérapeutiques sur un organisme atteint d’une maladie auto-immune. Pour ce faire, elle utilise une technologie d’analyse innovante développée par l’entreprise Imabiotech, une société qui co-encadre, avec l’Université de Lille, la thèse de la jeune femme.


Identifier des molécules selon leur poids


Depuis plus de dix ans, l’entreprise de biotechnologie développe une méthode pour quantifier la distribution de médicaments dans un organisme. Il s’agit d’une technologie basée sur la spectroscopie de masse. Elle permet, entre autres, d’identifier des composés chimiques en mesurant leur poids moléculaire. Il est alors possible de repérer la présence ou non d’un médicament au sein d’un échantillon biologique, un organe ou un tissu par exemple. La spectroscopie permet également de distinguer certaines molécules que le corps aurait sécrété en réponse à l’agent thérapeutique.


Adele Ponzoni travaille avec des souris atteintes de maladies auto-immunes, elles servent de modèle d’étude pour tester de futurs médicaments. Ceux-ci ont été imaginés et synthétisés par d’autres collaborateurs du projet Capstone. Avec la technologie de son entreprise, elle peut vérifier que les molécules d'intérêt atteignent la cible visée dans l’organisme des souris mais aussi la réponse que celui-ci aura développé suite au traitement.





Le projet n’a commencé qu’à l’automne 2021 : il y a encore beaucoup de chemin à faire avant. En attendant, il donne de l’espoir pour une meilleure compréhension de ces maladies et d’éventuels traitements.

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